sábado, 28 de abril de 2012

Liturgia - Ig. Ortodoxa - textos (francês)


Nous vous proposons plusieurs textes de réflexion sur la Divine Liturgie et la Sainte Communion :

Batismo e Santa Ceia

http://www.celc.info/home/180010197/180010197/docs/1993CommonMeans.pdf?sec_id=180010197

Vestes litúrgicas e justificação pela fé

http://www.stmichael-online.de/liturg_kleid.htm

Ano Eclesiástico 2011-2012

http://www.stmichael-online.de/kirchenjahr.htm

3o. Dom Após Páscoa

http://www.stmichael-online.de/kirchenjahr/jubilate.htm

Ein Gespräch mit Gott

"Dass unser lieber Herr selbst mit uns rede durch sein heiliges Wort und wir mit ihm reden durch Gebet und Gesang" 


Ein Gespräch mit Gott - so beschreibt Martin Luther einmal den Gottesdienst.

Martin Luthers Deutsche Messe 1526

http://de.wikipedia.org/wiki/Deutsche_Messe_(Gottesdienst)#Martin_Luthers_Deutsche_Messe_1526

quinta-feira, 26 de abril de 2012

O Vaticano II e a Liturgia

http://www.ceremoniaire.net/print/gitton/VaticanII-liturgie.pdf

KIRCHEN MUSIK (revista pdf)

http://www.kirchenmusik-erzbistum-paderborn.de/medien/anhaenge/k1_m3729.pdf

l’Ancien Rite des Gaules

http://eocf.free.fr/liturgie_gaule.htm

Nearer, My God, to Thee

http://letras.terra.com.br/como-perry/497601/

Liturgie des pauvres et théologie du Corps du Christ chez saint Jean Chrysostome


Ysabel de Andia: Liturgie des pauvres et théologie du Corps du Christ chez saint Jean Chrysostome

Jean Chrysostome[1] a ete surnomme “ Jean l’Aumonier ”, a cause de sa pratique de l’aumone et de sa predication sur l’aumone. “
  
Chrysostome est, par excellence, l’apotre de la charite, dit Aime Puech, de tous les Peres du IVe siecle, il est le panegyriste par excellence de l’aumone [2] . Ses homelies sur l’aumone [3] datent de ses annees de presbyterat a Antioche (386-398). C’est en se rendant de son domicile a l’eglise, un jour d’hiver, qu’il voit des mendiants gisant sur le sol et improvise l’une de ses plus belles homelies sur l’aumone. C’est dans la troisieme homelie sur l’aumone qu’il fait reference a saint Paul qui parle des pauvres dans toutes ses lettres et demande a ses fideles que “ personne ne se croit decharge de cet office (leitourgia ) ”[4] . Car il y a bien une liturgie des pauvres a laquelle tous les chretiens sont convies, depuis l’eveque jusqu’au simple fidele.


Cette liturgie des pauvres est fondee sur une theologie du Corps du Christ qui est a la fois le Corps eucharistique du Christ et le Corps ecclesial du Christ. Le Christ est present dans l’Eglise sous les especes sacramentelles du Corps et du Sang du Christ, mais il est aussi present dans ses membres souffrants qui participent a sa passion et il appelle ses disciples a le servir dans les pauvres.


L’eucharistie est le fondement de la diaconie des pauvres, et l’on ne peut separer le don du Pain de vie du partage du pain quotidien, c’est pourquoi le discours de saint Jean Chrysostome sur les pauvres ou l’aumone n’est pas seulement un discours social, mais un discours theologique et sacramentaire.


La “ diaconie ” des pauvres est la suite necessaire de l’eucharistie, comme le service des tables qui avait ete confie au diacre Etienne, dans la communaute primitive (Ac 6,3-4) ; elle est aussi fondee sur l’identification du pauvre au Christ pauvre : “ En verite, je vous le dis, dans la mesure ou vous l’avez fait a l’un de ces plus petits de mes freres, c’est a moi que vous l’avez fait  ” (Mt 25,40). C’est pourquoi le service du pauvre est le service du Christ dans les pauvres et l’imitation du Christ qui s’est fait Serviteur, par philanthropie. Enfin cette presence du Christ en quelque sorte cache dans les pauvres est un mystere qui ne sera revele qu’au jugement dernier lorsque le Christ reviendra juger les vivants et les morts et separer ceux qui l’ont servi de ceux qui l’ont meconnu en maltraitant ou en laissant mourir de faim et de soif les pauvres. L’utilisation abondante, par Jean Chrysostome du texte deMatthieu 25, 31-46 donne au service des pauvres ou a cette “ liturgie ” des pauvres un sens eschatologique qui ne sera decouvert qu’a la fin des temps.


Ce sont ces trois aspects du service des pauvres que je veux traiter : tout d’abord la relation entre eucharistie et diaconie, ensuite la philanthropie divine et l’amour des pauvres, et, enfin, la dimension eschatologique de cette liturgie des pauvres a partir de Matthieu 25, 31-46.


I. Eucharistie et diaconie

C’est principalement dans les Homelies sur la Premiere Epitre aux Corinthiens et les Homelies sur Matthieu que Jean Chrysostome developpe la relation entre l’eucharistie et la diaconie[5] . Saint Paul reproche aux Corinthiens que, lorsqu’il se reunissent en commun, ce n’est plus le “ Repas du Seigneur ” qu’ils prennent :  Des qu’on est a table, en effet, chacun prend son propre repas et l’un a faim, tandis que l’autre est ivre  ” (1 Co 11,21). Chrysostome, commentant ce verset ajoute que, lorsque les fideles se detournent des pauvres qui ont faim et soif, ils transforment le “ Repas du Seigneur ” en un “ repas prive ” et l’eglise, en une maison privee.


1. Homelies sur l’Evangile de Matthieu


Dans l’homelie 65 sur Matthieu [6] , Chrysostome montre que, honorer le Christ, c’est ne pas mepriser les pauvres[7] .


“ Tu veux honorer le Corps du Christ ? Ne le meprise pas lorsqu’il est nu. Ne l’honore pas ici dans l’eglise, par des tissus de soie, tandis que tu le laisses dehors souffrir du froid et du manque de vetements. Car celui qui a dit : “Ceci est mon Corps” (1 Co 11,24)et qui l’a realise en le disant, c’est lui qui a dit : “Vous m’avez vu avoir faim, et vous ne m’avez pas donne a manger” (Mt 25,42)et aussi : “Chaque fois que vous ne l’avez pas fait a l’un de ces petits, c’est a moi que vous ne l’avez pas fait“ (Mt 25,45). Ici le Corps du Christ n’a pas besoin de vetements, mais d’ames pures ; la-bas, il a besoin de beaucoup de sollicitude. ”


Ce passage est interessant parce que Jean Chrysostome rapproche les deux textes scripturaires de la Premiere Epitre aux Corinthiens sur l’eucharistie “ Ceci est mon Corps  ” et celui de Mat. 25,45 sur l’identification du Christ aux “ petits ” ou aux “ pauvres ” et le jugement dernier[8] . La relation entre le Corps du Christ et le corps des pauvres ou des petits est affirmee dans l’identite du Christ — “ le meme ”— qui prononce ces deux paroles : “ Ceci est mon Corps ” et “ C’est a moi que vous l’avez fait ”. C’est pourquoi on “ honore ” le Christ en servant les pauvres :


“ Apprenons donc a vivre selon la sagesse et a honorer le Christ comme il le veut lui-meme. Car l’hommage qui lui est le plus agreable est celui qu’il demande, non celui que nous-memes choisissons. Lorsque Pierre croyait l’honorer en l’empechant de lui laver les pieds, ce n’etait pas de l’honneur, mais tout le contraire. Toi aussi, honore-le de la maniere prescrite par lui en donnant ta richesse aux pauvres. Car Dieu n’a pas besoin de vases d’or, mais d’ames qui soient en or. Je ne vous dis pas cela pour vous empecher de faire des donations religieuses, mais je soutiens qu’en meme temps, et meme auparavant, on doit faire l’aumone. Car Dieu accueille celles-la, mais bien davantage celle-ci. Car, par les donations, celui qui donne est le seul beneficiaire, mais, par l’aumone, le beneficiaire est aussi celui qui recoit. La donation est une occasion de vanite ; mais l’aumone n’est pas autre chose qu’un acte de bonte. ”


Il ne suffit pas de donner de l’argent, il faut le donner avec une intention pure. Le Christ a loue la veuve qui “ a donne deux piecettes… de son indigence ” (Mc 12,44) et blame les “ hypocrites ” qui font l’aumone en voulant etre vus (Mt 6,2). Il y a aussi un ordre de priorite : sauver la vie d’un frere est plus necessaire que de faire des depenses somptueuses pour le culte.


“ Quel avantage y a-t-il a ce que la table du Christ soit chargee de vases d’or, tandis que lui-meme meurt de faim ? Commence par rassasier l’affame et, avec ce qui te restera, tu orneras son autel. Tu fais une coupe en or, et tu ne donnes pas “un verre d’eau fraiche”  ? Et a quoi bon revetir la table du Christ de voiles d’or, si tu ne lui donnes pas la couverture qui lui est necessaire ? Qu’y gagnes-tu ? Dis-moi donc : Si tu vois le Christ manquer de la nourriture indispensable et que tu ne l’abandonnes pas pour recouvrir l’autel d’un revetement precieux, est-ce qu’il va t’en savoir gre ? Est-ce qu’il ne va pas plutot s’en indigner ? Ou encore, tu vois le Christ couvert de haillons, gelant de froid, tu negliges de lui donner un manteau, mais tu lui eleves des colonnes d’or dans l’eglise en disant que tu fais cela pour l’honorer. Ne va-t-il pas dire que tu te moques de lui, estimer que tu lui fais injure et la pire des injures ?


Pense qu’il s’agit aussi du Christ lorsqu’il s’en va, errant, etranger, sans abri ; et toi, qui as omis de l’accueillir, tu embellis le pave, les murs et les chapiteaux des colonnes, tu attaches les lampes par des chaines d’argent ; mais, lui, tu ne veux meme pas voir qu’il est enchaine dans une prison. Je ne dis pas cela pour t’empecher de faire de telles generosites, mais je t’exhorte a les accompagner ou plutot a les faire preceder par les autres actes de bienfaisance. Car personne n’a ete accuse pour avoir omis les premieres, tandis que, pour avoir neglige les autres, on est menace de la gehenne, du feu qui ne s’eteint pas, du supplice partage avec les demons. Par consequent, lorsque tu ornes l’eglise, n’oublie pas ton frere en detresse, car ce temple-la a plus de valeur que l’autre. ”


Il y a un scandale a se nourrir du Corps du Christ, a la table eucharistique, et a laisser les pauvres mourir de faim, a la porte de l’eglise. De meme il y a un scandale a revetir l’eglise de draperies de soie, tout en ne couvrant pas la nudite des pauvres.


La critique de la richesse des ornements d’eglise est developpee par Jean Chrysostome dans ses sermons aussi bien aux fideles d’Antioche[9] que de Constantinople[10] , ce qui lui valu l’opposition farouche de la cour imperiale et du clerge de la capitale.


Dans l’homelie 82 sur Matthieu, Jean Chrysostome etablit une identite entre le repas pascal du Christ et son depart au Mont des Oliviers, au temps de sa vie terrestre, avec l’eucharistie et la diaconie des pauvres, aujourd’hui. Celui qui est indigne de participer a la Cene, hier comme aujourd’hui, c’est Judas, “ l’avare ”. La substance evoquee n’est plus le pain, dont il faut nourrir les affames, mais l’huile que nous recevons de la “ main des pauvres ”, au Mont des Oliviers :


“ Jesus-Christ qui opera jadis ces merveilles durant la Cene est le meme qui les opere encore maintenant. Nous tenons ici la place de ses serviteurs, mais celui qui sanctifie ces offrandes et les transforme, c’est lui. Que nul Judas, nul avare n’y assistent. N’etes-vous pas de ses disciples ? Partez d’ici. Cette table n’accueille pas de gens tels que vous. “Je vais faire ma paque avec mes disciples” (Mt 26,18). C’est ici la meme table et elle n’est pas moindre. Car le Christ n’a pas cree l’une et les hommes, l’autre, mais il a aussi fait celle-ci. C’est ici la meme salle ou ils etaient alors ; c’est ici qu’ils partirent pour le Mont des Oliviers. Partons-en, nous aussi, pour aller trouver la main des pauvres, car elles sont notre Mont des Oliviers. Oui la multitude des pauvres est comme “un plant d’oliviers” (Ps 128,3), semes dans la maison de Dieu. C’est de la que s’ecoule peu a peu cette huile qui nous sera necessaire a notre mort, cette huile que cinq vierges ont gardee, et que les autres, qui n’avaient pas veille, ont oubliee, en sorte qu’elles perirent. Munissons-nous, mes freres, de cette huile, et allons avec des lampes resplendissantes au-devant de notre Epoux . Avec elles, encore, sortons de ce lieu. Que tous ceux qui sont cruels et inhumains, durs, impitoyables, ou impurs, ne s’approchent pas de cette table. [11] 


La mention du Mont des Oliviers entraine celle de “ l’huile ” et des citations scripturaires concernant les oliviers et l’huile : le psaume 128 sur les fils qui sont comme “ des plants d’olivier a l’entour de la table ” et la parabole des vierges folles et des vierges sages (Mt 25,1-13) qui se munissent d’huile pour entrer dans la demeure de l’Epoux. Cette huile dont elles font provision dans leur sagesse, c’est l’huile que leur ont donnee les pauvres, ces “ plants d’oliviers ” plantes dans l’Eglise, la maison du Seigneur. Le don que les fideles ont fait aux pauvres est la seule richesse qu’ils emporteront aux demeures eternelles, cette provision d’huile ou cette profusion de sagesse recue des “ mains des pauvres ”.


2. Homelie 15 sur l’Evangile de saint Jean

Le devoir des Chretiens vis-a-vis des pauvres est fonde a la fois sur leur parente de nature, tous sont hommes, et sur cette parente spirituelle qui unit les membres d’un meme Corps, le Corps de l’Eglise, Corps du Christ.

“ “Nous sommes un seul Corps, parties les uns des autres et membres” (Rm 12,5). Ne nous comportons donc pas comme si nous etions separes et qu’on ne dise pas : Un tel n’est pas mon ami, ni mon parent, ni mon voisin et je n’ai rien de commun avec lui. Comment l’approcher ? Que lui dire ? Il ne t’est pas parent ni ami, soit ; mais il est homme ; il participe a la meme nature que toi ; il a le meme Maitre que toi, c’est ton compagnon de service et ton camarade de tente ; car il est ne dans le meme monde que toi.


Mais s’il a part a la meme foi que toi, voici qu’il est encore pour toi un membre. Quelle amitie pourrait produire une aussi etroite union que la parente dans la foi ? Quelle amitie pourrait produire une aussi etroite union que la parente de la foi ? Il n’y a pas autant d’intimite a montrer dans les relations d’amis a amis, comme nous devions en avoir dans nos rapports de famille les uns avec les autres : il y faut l’intimite de membre a membre. Jamais on ne trouvera d’autre intimite plus grande que celle que produit une amitie et une union de ce genre…


Ne nous meprisons donc pas les uns les autres afin de ne pas nous dedaigner nous-memes. “Jamais personne n’a hai sa propre chair”, dit l’Ecriture (Ep 5,29), mais on la nourrit et on la choit.


Voila pourquoi Dieu nous a donne une seule maison, ce monde ; il a partage tout egalement ; pour tous, il a allume un seul soleil ; il a tendu une seule toiture, le ciel ; il a dresse une seule table, la terre. Il a donne une autre table bien plus excellente que celle-la, mais elle aussi unique : ceux qui ont ete inities savent ce que je dis. A tous il a fait la grace d’un seul mode de naissance, le mode spirituel, a tous, une seule patrie, celle du ciel : tous nous buvons du meme calice… ”[12]


L’union de nature des membres d’un meme corps est moins profonde que l’union spirituelle des membres du Corps du Christ qu’est l’Eglise. Mais Chrysostome, voulant montrer que cet amour spirituel des pauvres est un amour de soi-meme, invoque l’idee nuptiale de l’homme et de la femme qui ne font plus qu’ “ une seule chair  ”. Aimer sa chair c’est s’aimer soi-meme et hair sa propre chair, c’est se hair soi-meme. La notion de “ chair ” est plus intime que celle de “ membre ”. C’est cette intimite que les Chretiens ont entre eux.


Le theme eucharistique est ici celui des “ deux tables ”, la table du monde, ; qui donne a manger la nourriture du monde, et la table eucharistique ou les Chretiens mangent le meme Pain de Vie, le Corps du Christ, et buvons d’un meme calice, son sang. Ces deux nourritures sont inseparables car toutes deux nourrissent le meme Corps du Christ.


II.  La Philanthropie divine et l’amour des pauvres

L’eucharistie, fondement de la diaconie, n’est qu’un aspect de la philanthropie divine[13] , de cet amour du “ Verbe  ” pour les hommes qui “ s’est fait chair  ” (Jn 1,14) et qui a pris la “ condition d’esclave, devenant semblable aux hommes  ” (Ph 2,7). C’est par amour que le Christ Jesus, “ s’etant comporte comme un homme, s’humilia plus encore, obeissant jusqu’a la mort et la mort sur une croix ” (Ph 2,7-8). Pour dire l’ineffable philanthropie divine, Chrysostome emploie un autre terme : “ condescendance ” (oikonomia ).


Le Christ est descendu au plus bas de cette condition humaine, il s’est fait “ pauvre, etranger, errant et nu ”. L’identification du Christ et du pauvre est fondee sur sa philanthropie. Et c’est dans cet etat de misere que le Christ s’adresse a l’homme en lui demandant de le nourrir, de le vetir, de le soigner, de l’abriter et de le visiter. La situation se renverse : Lui, le Createur de l’homme et son Seigneur, il se presente devant l’homme comme un pauvre et il mendie sa charite. Le Christ n’est pas seulement le pauvre, il est le mendiant de l’amour de l’homme, il le provoque a avoir des sentiments de philanthropie. La “ main tendue des pauvres ”, c’est maintenant la main du Christ.


Dans l’Homelie 15 sur la Lettre aux Romains [14] , Chrysostome developpe ce paradoxe du Dieu bienfaiteur qui veut etre debiteur de l’homme qu’il veut sauver. En verite, c’est l’homme qui est le debiteur de Dieu qui “ a livre son Fils ” pour le sauver ; mais le Fils ne demande comme prix de sa peine que de donner aux pauvres ce dont ils ont besoin. Dans ce sermon, c’est le Christ qui s’adresse aux hommes :


“ Dieu a livre son Fils, et toi, tu ne donnes pas meme un morceau de pain a celui qui a ete livre et mis a mort pour toi ! Le Pere, a cause de toi, n’a pas refuse celui qui etait son vrai Fils, et toi, alors qu’il meurt de faim, tu passes sans le voir, lorsque tu vas depenser les richesses qui sont a lui, et les depenser pour toi. Est-il quelque chose de pire que cette injustice ? Il a ete livre pour toi, il a ete mis a mort pour toi, pour toi il a mene une vie d’affame. Donnes lui de ces biens qui lui appartiennent, afin que cela te profite ; et pourtant, tu ne lui donnes rien.


Ne sont-ils pas plus insensibles que les pierres, ceux qui perseverent dans cette durete diabolique parce que tant d’affaires les appellent ? Car le Christ ne s’est pas contente de subir la Croix et la mort, mais il a voulu devenir pauvre, etranger, errant et nu, etre jete en prison, souffrir l’epuisement, afin de te provoquer par la.  ”


Le Christ est reste libre dans sa Passion, il n’a pas “ subi  ” la Croix, mais “ il a voulu devenir pauvre ” : la difference entre la pauvrete des pauvres et la pauvrete du Christ c’est que l’une est subie, l’autre choisie, l’une signe d’indigence, l’autre de magnificence, l’une un denuement, l’autre une plenitude d’amour. Et pourtant le Christ a souffert reellement la passion et, dans son denuement, “ il n’avait pas de pierre pour reposer sa tete ” (Mt 8,20). C’est pourquoi il peut s’identifier avec ceux qui souffrent et demander, en leur nom, un soulagement :


“ Si tu ne m’accordes rien parce que j’ai souffert pour toi, dit-il, aie pitie de ma pauvrete. Et si tu ne veux pas avoir de pitie pour la pauvrete, laisse-toi flechir par la maladie ou la captivite ; si rien de tout cela ne suscite ta bonte, reponds favorablement a la modestie de ma demande. Car je ne demande rien de bien couteux : du pain, un abri, des paroles reconfortantes.


… Laisse-toi au moins emouvoir selon la nature en voyant que je suis nu, et souviens-toi de lors j’ai ete charge de liens a cause de toi, afin que tu te laisse emouvoir par les liens d’autrefois ou par ceux d’aujourd’hui, et consentes a t’apitoyer. J’ai jeune a cause de toi ; encore maintenant j’ai faim a cause de toi. J’ai eu soif quand j’etais cloue a la Croix ; j’ai encore soif par l’intermediaire des pauvres afin de t’attirer a moi, par ceux-ci ou par ceux-la, et de te rendre misericordieux en vue de ton salut. ”


La faim et la soif du Christ durant sa vie terrestre devient la faim et la soif des pauvres. Car non seulement le Christ est present dans ses membres, mais sa passion se continue dans les membres souffrants de son Corps. Alors que la passion du Christ a eu lieu une fois pour toutes et qu’il est assis a la droite du Pere, dans la gloire, sa passion se continue dans son Corps qu’est l’Eglise, mais aussi dans toute l’humanite souffrante. Il n’y a pas differentes categories de pauvres : les pauvres dans l’eglise et les pauvres hors de l’eglise. Mais il y a differentes categories de gens qui passent a cote des pauvres ou aupres de l’homme blesse sur la route de Jericho : le levite et le bon Samaritain.


Car le Christ se presente devant les hommes comme le pauvre et le souffrant, l’etranger et le sans abri pour les “ rendre misericordieux en vue de leur salut ”. Le but de sa mendicite, c’est d’emouvoir les entrailles de misericorde de l’homme et de le rendre misericordieux comme Dieu est bon et misericordieux.


“ C’est pourquoi je te demande, puisque tu es mon debiteur pour une multitude de bienfaits, de me payer de retour. Je ne reclame pas comme a un debiteur ; je veux te couronner comme un bienfaiteur et te donner le Royaume en echange de si peu de chose. Je ne dis pas “Supprime ma pauvrete” ni “Donne-moi la richesse”, bien que je mendie a cause de toi. Je demande seulement du pain, un vetement, un modeste apaisement pour ma faim.


… Je puis bien te couronner sans cela, mais je veux etre ton debiteur pour que tu recoives la couronne avec une certaine assurance. ”


La finale du texte souligne la magnanimite divine : Dieu se fait le debiteur de l’homme pour que l’homme, de debiteur insolvable devienne donateur et recoive, en recompense pour l’aumone donne aux pauvres, le Royaume des cieux.




III. Le Christ pauvre et le jugement dernier

Cette mention du Royaume des cieux nous amene au dernier aspect de cette identification des pauvres et du Christ pauvre : l’aspect eschatologique.


Rudolph Brandle a fait une these sur le passage de Matthieu 25,31-46 dans l’?uvre de Jean Chrysostome [15] ou il montre que la vision eschatologique du jugement dernier est en quelque sorte l’horizon sur lequel se deploie la predication vibrante de Chrysostome sur l’aumone et les ?uvres de bienfaisance : vetir celui qui est nu, donner du pain a l’affame, un “ verre d’eau ” a l’assoiffe, soigner le malade, visiter le prisonnier et, en dernier lieu, accueillir l’etranger et donner un abri a celui qui est sans abri.


Je retiendrai seulement un texte des Homelies sur les Actes des Apotres[16] sur le devoir d’hospitalite.


“ “Celui qui recoit l’un de ces petits, c’est moi qu’il recoit”, dit le Seigneur. Plus ce frere est petit, plus le Christ est present. Car lorsqu’on recoit un grand personnage, on le fait souvent par vaine gloire ; mais celui qui recoit un petit le fait avec une intention pure, et pour le Christ.


“J’etais un etranger, dit-il, et vous m’avez accueilli”. Et encore : “Chaque fois que vous l’avez fait a l’un de ces petits, c’est a moi que vous l’avez fait”. Puisqu’il s’agit d’un croyant et d’un frere, serait-ce le plus petit, c’est le Christ qui entre avec lui. Ouvre ta maison, recois-le. Qui recoit un prophete en sa qualite de prophete recevra une recompense de prophete. Donc celui qui recoit le Christ, recevra la recompense de l’hospitalite du Christ. Ne mets pas en doute ses paroles, fais-leur confiance. Lui meme nous l’a dit : “En eux, c’est moi qui me presente”. Et pour que tu n’en doutes pas, il decrete le supplice pour ceux qui ne le recoivent pas. Il ne le ferait pas s’il n’etait pas personnellement touche par l’honneur ou le mepris.


“Tu m’as recu, dit-il, dans ta demeure ; je te recevrai dans le Royaume de mon Pere. Tu m’as delivre de la faim, je te delivrerai de tes peches. Tu m’as vu enchaine, je te ferai voir ta liberation. Tu m’as vu etranger, je ferai de toi un citoyen des cieux. Tu m’as donne du pain, je te donnerai le Royaume comme ton heritage et ta pleine propriete. Tu m’as aide en secret, je le proclamerai publiquement et je dirai que tu es mon bienfaiteur et, moi, ton debiteur.” ”


Le Christ s’identifie ici au “ plus petit ” et a l’“ etranger ”. Il demande aux chretiens de faire une “ chambre pour le Christ ” dans sa maison et de le recevoir avec joie.


“ Voici les sentiments que l’on doit avoir en recevant les etrangers : l’empressement, la joie, la generosite. L’etranger est toujours timide et honteux. Si son hote ne le recoit pas avec joie, il se retire en se sentant meprise, car il est pire d’etre recu de la sorte que de ne pas etre recu du tout.


Aie une maison ou le Christ trouve sa demeure. Dis : “Voici la chambre du Christ. Voici la demeure qui lui est reservee”. Le Christ est nu, etranger, il ne lui faut qu’un toit. Donne-lui au moins cela. Ne sois pas cruel et inhumain. Toi qui montres tant d’ardeur pour les biens temporels, ne montres pas de froideur pour les richesses de l’esprit. Tu as un local pour ta voiture, un autre pour tes litieres, et tu n’en as aucun pour le Christ vagabond. Abraham, la ou il demeurait recevait les etrangers. Sa femme les traitait comme si elle etait la servante et, eux, les maitres. Il ne savait pas qu’il recevait le Christ, qu’il recevait des anges. S’il l’avait su, il serait depouille de tout. Nous savons, nous, que nous recevons le Christ et nous ne montrons pas autant d’empressement que lui, qui croyait ne recevoir que des hommes. ”


C’est l’Epitre aux Hebreux qui affirme : “ N’oubliez pas l’hospitalite, car c’est grace a elle que quelques uns, a leur insu, hebergerent des anges  ” (He 13,2). L’icone de l’hospitalite est bien celle des trois anges de Mambre : Abraham ne reconnait d’abord, dans ses visiteurs que des hotes humains et leur caractere divin ne se manifestera que progressivement (Gn 18, 2.9.13.14). De meme, ceux qui recoivent les etrangers ne savent pas que c’est le Christ qu’ils recoivent. Car le Christ est “ cache ” dans les pauvres et sa presence ne se manifestera qu’a la fin des temps, lors du jugement dernier. Ce caractere cache-revele est le propre du mystere (Rm 16, 25-26) : il y a un “ mystere ” des pauvres, c’est le mystere de la presence du Christ cachee en eux, le mystere de sa kenose et de sa philanthropie.


Conclusion

La doctrine sociale de Jean Chrysostome est inseparable de sa theologie du Corps du Christ. Lorsqu’il voit, un matin d’hiver, les pauvres, comme Lazare, mourir de froid a la porte des riches, il n’est pas seulement emu de compassion, il est scandalise car c’est le Corps du Christ qui est ainsi delaisse par ses membres.


Il a le sentiment du “ mystere ” qui habite les pauvres, le “ mystere du Christ ” cache en eux qui ne se revelera que dans la gloire du jugement dernier. Le Christ est a la fois le Christ mendiant et le Christ juge.


Contre la caracterisation de la predication de Chrysostome comme predication morale, Brandle a raison de citer Bossuet : “ On veut de la morale dans les sermons pourvu qu’on entende que la morale chretienne est fondee sur les mysteres chretiens ”[17] .


De meme, sa critique du luxe des basiliques d’Antioche ou de Constantinople, ornees de colonnes d’or, de draperies de soie, de coupes et de vaisselles d’or (car la symbolique de l’or est ambivalente : signe de pouvoir et objet de concupiscence, gloire divine ou imperiale et desir de cette gloire dans la possession de ce metal precieux), sa critique ne peut se legitimer que s’il y a un ordre de priorite non seulement humaine : la vie humaine est plus precieuse que l’or, mais aussi theologique : le temple spirituel du Corps du Christ est superieur au temple en pierre de l’eglise. Pour percevoir cet ordre et cette urgence, il fallait un regard de foi, c’est pourquoi Chrysostome n’a pas ete compris. Il a ete persecute a Constantinople avant de choisir lui-meme l’exil ou il est devenu “ le Christ errant, etranger, soufrant ”. Il est mort sur la route de l’exil, epuise par les marches forcees, le 14 septembre 407, jour de la fete l’Exaltation de la Croix.


Bibliographie sur la pauvrete et l’eucharistie chez saint Jean Chrysostome (par ordre chronologique).





A. Puech, S. J. Chrysostome et les m?urs de son temps , Paris, 1891.


V. Ermoni, “ Saint Jean Chrysostome ”, in : La pensee et l’?uvre sociale du Christianisme, Paris, 1911.


A. Carillo de Albornoz, “ Aspectos sociales del siglo IV a traves de las obras de Juan Crisostomo ”, Razon y fe 100 (1932) 455-476 ; 101 (1933) 204-217 ; 507-525.


Luc Meyer, S. J. Chrysostome, maitre de perfection chretienne, Paris, 1933.


A.-J. Festugiere, Antioche paienne et chretienne , Paris, 1934.


M. Pellegrino, “ Ricchezza e poverta nel pensiero dei padri ”, in : San Giovanni Crisostomo ”, in : Ricchezza e poverta, Roma, ed. Liturgiche e missionarie, 1947.


S. Giet, “ La doctrine de l’appropriation des biens chez quelques uns des Peres ”, RSR 35 (1948) 55-91.


H.C. Graef, “ La vertu de pauvrete chez les Peres grecs ”, VSS 40 (1957) 127-131.


L. Daloz, Le travail selon saint Jean Chrysostome, Paris, 1959.


A. Malingrey, Philosophia. Etude d’un groupe de mots…, des Presocratiques au IVe siecle apres J.C., Paris, 1961. (+ ses prefaces aux SC).

Riches et pauvres dans l’Eglise ancienne, Textes recueillis et presentes par A. Hamman, trad. F. Quere-Jaulmes, coll. Lettres chretiennes 6, Paris, 1962.

L’Eucharistie dans l’Antiquite chretienne. Textes recueillis et presentes par A. Hamman, trad. F. Quere-Jaulmes, coll. Icthus, Les Peres dans la foi, DDB, Paris, 1964 : Jean Chrysostome, pp. 103-133 et p. 181-194.


P. Christophe, Les devoirs moraux des riches. L’usage du droit de propriete dans l’Ecriture et la tradition patristique , Paris, 1964.


J. Leclercq, “ “Il s’est fait pauvre”. Le Christ comme modele de pauvrete volontaire d’apres les Peres… ”, VS 117 (1967) 501-518.


L. Cignelli, “ La poverta nella doctrina dei saint padri ”, in : Quaderni di spiritualita francescana 19 (1971) 35-66.


S. Zincone, Ricchezza e poverta nelle omelie di Giovanni Crisostomo, Aquila, 1973.


A. Wenger, “ Jean Chrysostome ”, D Sp, t. 8, Paris, 1974, col. 331-355 ; et H.J. Sieben, “ Jean Chrysostome (Pseudo-) ”, col. 355-369.


E. Patlajean, Recherches sur les pauvres et la pauvrete dans l’Empire romain d’Orient (IVe-VIIe s.), Universite de Lille III, 1974.


M. Zitnik, “ Theos Philanthropos bei Johannes Crisostomos ”, OCP 41 (1975) 76-118.

Jean Chrysostome et Augustin : Actes du Colloque de Chantilly 24 septembre 1974, Paris, 1975.


V. Grossi , “ La chiesa preconstantiniana di fronte a la poverta ”, in : L’anunzio del Regno ai poveri, Torino, 1978, p. 69-101.


R. Brandle, Matth. 25,31-46 im Werk des Johannes Chrysostomos : ein Beitrag zur Auslegungsgeschichte und zur Erforschung der Ethik der griechischen Kirche um die Wende vom 4. zum 5. Jahrhundert, Tubingen, J.C.B. Mohr, 1979.


M. G. Mara, Ricchezza e poverta nel cristianesimo primitivo, Roma, 1980.


A. Solignac, “ Pauvrete chretienne. II. Peres de l’Eglise et moines des origines. Jean Chrysostome ”, D Sp, 12, Paris, 1984, col.638-639.


M. Todde et A. Pieri, Retto uso delle ricchezze nella tradizione patristica, Milano, 1985.


S. Zincone, Studi sulla visione dell’uomo in ambito antiocheno, (Diodoro, Crisostomo, Teodoro, Teodoreto), Aquila, 1987.


J.-P. Cattenoz, “ Philanthropia ”, et A. Dupleix, “ Jean Chrysostome. Un eveque social face a l’empire ”, in : Melanges en l’honneur de Henri Crouzel , coll. Theologie historique 88, Paris, 1992, p. 61-76 et p. 119-139.


J.-P. Cattenoz, Le Bapteme, mystere nuptial. Theologie de saint Jean Chrysostome, coll. Theologie 5, ed. Carmel, Venasque, 1993.


R. Brandle, “ Johannes Chrysostomus ”, RAC , Stuttgart, 1996, col. 426-503.


St John Chrysostom, On Repentance and Almsgiving, translated by Gus George Christo, The Catholic University of America Press, 1998.




[1] A. Wenger, “ Jean Chrysostome ”, D Sp, t. 8, Paris, 1974, col. 331-355 et H.J. Sieben, “ Jean Chrysostome (Pseudo-) ”, col. 355-369.
[2] A. Puech, S. Jean Chrysostome et les m?urs de son temps, p. 58-65.
[3] St John Chrysostom, On Repentance and Almsgiving, translated by Gus George Christo, The Catholic University of America Press, 1998. Elles sont classees par Adalma dans les ?uvres pseudo-chrysostomiennes (J.A. de Adalma, Repertorium Pseudochrysostomicum, Paris, 1965).
[4] Jean Chrysostome, De eleem . 3, ; PG 51, 265.
[5] Cf. B. Bobrinskoy, “ L’Esprit du Christ dans les sacrements chez Jean Chrysostome et Augustin ”, in : , surtout  Dimension fraternelle et sociale de l’eucharistie ”, p. 272 ss. ; C. Stocker, Eucharistische Gemeinschaft bei Chrysostomos, p. 310 ss. ; B. Reicke, Diakonie, Festfreude und Zelos , p. 33-35 (textes cites par R. Brandle).
[6] Jean Chrysostome, Hom. sur l’Evangile de Matthieu  65, 2-4 ; PG 58, 619-622.
[7] Cf. Jean Chrysostome, Hom. In Matt. 50,3 ; PG 58,508 ; Hom. In ev. Joh . 59,4 ; PG 59, 327 ; Hom. In ep. II ad Cor. 20,3 ; PG 61, 540.
[8] Textes de Jean Chrysostome sur Mt 25, 31-46 et l’eucharistie : In ev. Matt. Hom. 45,3 ; PG 58, 474 ss. ; Hom. 50, 3 ; PG 58, 508 ; Hom . 89, 3 ; PG 58, 784 ; In ep. II ad Cor. Hom.20,3 ; PG 62, 539 ss.
[9] Cf. A.-J. Festugiere, Antioche paienne et chretienne , Paris, 1934.
[10] Cf. G. Dagron (Naissance d’une capitale, Paris, 19, p. 117 ss.) montre que le conflit theologique entre l’imperatrice Eudoxie et Jean Chrysostome avait un soubassement economique. Sur les pauvres et les riches a Constantinople, voir la 11e Homelie sur les Actes des Apotres . Il y a 100. 000 chretiens dont la moitie de pauvres (pente ").
[11] Jean Chrysostome, Hom. 82 sur Matthieu (PG 57, 737-746), in : L’Eucharistie. Textes presentes par A. Hamman, Les Peres dans la foi, DDB, Paris, 1981, p. 115.
[12] Jean Chrysostome, Hom. XV,3 sur Jean (PG 59, 101).
[13] Cf. J.-P. Cattenoz, “ Philanthropia ”, Melanges en l’honneur de Henri Crouzel , Paris, 1992, p. 61-76. M. Zitnik, “ Theos Philanthropos bei Johannes Crisostomos ”, OCP 41 (1975) 76-118.
[14] Jean Chrysostome, Hom. In Rom. 15,16 ; PG 60, 547-548.
[15] R. Brandle, Matth. 25, 31-46 im Werk des Johannes Chrysostomos : ein Beitrag zur Auslegungsgeschichte und zur Erforschung der Ethik der griechischen Kirche um die Wende vom 4. zum 5. Jahrhundert, Tubingen, J.C.B. Mohr, 1979. Voir aussi : G. Zaphiris, Le texte de l’Evangile de Matthieu d’apres les citations de Clement d’Alexandrie comparees aux citations des peres et des theologiens grecs du IIau XVe siecle, Gembloux, 1970 ; A.-M. Malingrey, “ Les sentences des sages dans la predication de Jean Chrysostome ” et M.-L. Guillaumin, “ Bible et Liturgie dans la predication de Jean Chrysostome ”, in : Jean Chrysostome et Augustin, Paris, 1975.
[16] Jean Chrysostome, Hom. Sur les Actes des Apotres 45 ; PG 60, 318-320.
[17] ?uvres de Messire Jacques-Benigne Bossuet, vol. 7, Venise, 1752, p. 475, cite par Brandle, p. 285.
http://orthodoxeurope.org/page/12/7.aspx

domingo, 22 de abril de 2012

Liturgia luterana - notas às rubricas

http://redeemerchico.org/images/lutheran_liturgical_service.pdf

Liturgia Luterana - artigo

http://www.wlsessays.net/files/TiefelLiturgy.pdf

A liturgia no culto evangélico

Kyrie eleison!


O Kyrie eleison (Senhor tem misericórdia de nós) é tirado das Escrituras Sagradas, onde ocorre como um pedido de socorro ou de ajuda no Antigo e Novo Testamentos (Salmo 51.3; 123.3; Mateus 9.27; 15.22; 17.15; 20.30;Marcos 10.47,48).

Desde tempos antigos, o Kyrie tem sido usado na liturgia cristã como um clamor ao Deus trino: Kyrie eleison - Christe, eleison - Kyrie eleison!


liturgia na igreja dos primeiros três séculos

Liturgia Anglicana - 1739 (francês)

Agenda Litúrgica - Ig. Ev. Luterana (almão, 1818)

Oração para o tempo de páscoa



Deus Pai Todo-Poderoso, dá-nos teu Santo Espírito para que permaneça, sempre, em nossos corações a alegria da Páscoa, pois outorgaste à tua igreja, pelo batismo, o poder regenerador e vivificador da ressurreição e a glória de sermos chamados teus filhos,  para que o dia da ressurreição seja esperado como dia de alegria e de ação de graças.  Concede-nos isso, por meio de Cristo, teu Filho, nosso Senhor. Amém.


Tradução livre de: 
"Allmächtiger Gott, lass die österliche Freude in uns fortdauern, denn du hast deiner Kirche
neue Lebenskraft geschenkt und die Würde unserer Gotteskindschaft in neuem Glanz erstrahlen lassen. Gib, dass wir den Tag der Auferstehung voll Zuversicht erwarten als einen Tag des Jubels und des Dankes.  Darum bitten wir durch Jesus Christus."


celebrar e compreender - portal litúrgico (cat./alemão)

http://www.liturgie.ch/ds/dcms/sites/lich/index.html

As cores no simbolismo e arte litúrgicos

http://www.symbolforschung.ch/suntrup_liturgische_farben

Perícopes - CNBB

http://www.cnbb.org.br/liturgia/app/user/user/UserView.php

Outros sites católicos com perícopes diárias

http://www.catolicanet.com/?system=liturgia

http://www.paulinas.org.br/diafeliz/evangelho.aspx

http://www.cancaonova.com/portal/canais/liturgia/

http://www.domtotal.com/religiao/eucaristia/liturgia_diaria.php

Hinário Luterano - melodias

http://lutherantacoma.com/hymns/

(por indicação de um amigo)

Culto: comunhão ou segregação?

http://pastorstrey.wordpress.com/2010/12/17/megachurch-ends-segregated-worship/

3o. Domingo de Páscoa - próprios









Luther Works 53 - hinos e ordens de culto

http://www.powells.com/biblio?isbn=9780800603533

Hinário Luterano - edição digital (inglês)

http://pastorstrey.wordpress.com/2011/04/28/cw-electronic-pew-edition/

Escritos Litúrgicos de Lutero

http://www.hymnsandcarolsofchristmas.com/Luther_Liturgy/luthers_liturgical_writings.htm

sábado, 21 de abril de 2012

Música e Teologia em Bach



Música e Teologia em Johann Sebastian Bach
Christoph Theobald
http://projeto.unisinos.br/ihu/uploads/publicacoes/edicoes/1182948454.48pdf.pdf


Versículos bíblicos para o culto

As referências bíblicas não necessitam de tradução!
Recursos para o culto dominical

Perícopes - Série Trienal (tabela: leituras e cores)

Perícopes - Série A

Perícopes - Série B

Perícopes - Série C

A Brief Explanation of Worship in the Lutheran Church

A Brief Explanation of Worship in the Lutheran Church
http://www.lutheranchurch.ca/openhouse/NLOHworshipexp.pdf

Igreja Luterana Canadá - Hinário e recursos (francês)

http://www.lutheranchurch-canada.ca/francais.php?s=liturgies


O links se destina à divulgação da publicação, com algum o material (índices, concordâncias) disponibilizado para consulta.

« Liturgies et cantiques luthériens » est le nouveau recueil de chants, prières et liturgies élaboré sous
la responsabilité du comité liturgique francophone de l’Église luthérienne du Canada . Destiné aux fidèles il est le résultat d’une consultation des répertoires musicaux de la francophonie, certes, mais aussi d’autres milieux . Ce livre constitue une nouvelle source importante qui encouragera et facilitera grandement la participation active des fidèles et à l’église et au foyer .
 « Liturgies et cantiques luthériens » met à la disposition de nos communautés chrétiennes un fonds de répertoire commun aux pays francophones . Le recueil compte 434 cantiques, dont quelques-uns sont des traductions ou compositions en exclusivité, trois liturgies eucharistiques, les Matines et Vêpres, psaumes, collectes, préfaces propres, prières quotidiennes et le petit Catéchisme de luther. 864 pages.

A Ordem do Culto na Igreja Evangélica Luterana


A Ordem do Culto na Igreja Evangélica Luterana


nota sobre este blog

A maior parte das postagens são links para sites e textos sobre liturgia cristã, que poderão ser serviços e ou textos de identidade/confissão luterana ou de outras confissões, particularmente daquelas que conservam o legado litúrgico da Igreja Cristã em seus cultos/celebrações dominicais, no espírito apostólico/paulino de "examinai todas as coisas, retende o que é bom" (1 Ts 5.21).

A igreja evangélica luterana é  sempre "ecumênica" no sentido que Paulo Efésios 4.4-7: Há um só corpo e um só Espírito, como também fostes chamados em uma só esperança da vossa vocação; um só Senhor, uma só fé, um só batismo; um só Deus e Pai de todos, o qual é sobre todos, e por todos e em todos. Mas a cada um de nós foi dada a graça conforme a medida do dom de Cristo.

Outro aspecto do "ecumênico" é que os links relacionados, como tudo na internet, tem origem em diferentes países e em diferentes idiomas.  Claro, limitado aos idiomas que posso ler.  Assim como limitado aos sites que consigo encontrar.  Em vista disso, sugestões são bem-vindas (via comentário).  Os  comentários não serão publicados, mas serão lidos e considerados, e links indicados poderão ser aproveitados em futuras postagens, com o devido crédito.


Liturgia (comentários e recursos) - Jouneé Laudate

Páscoa na Igreja Antiga (testemunho patrístico) - artigo/francês

http://www.liturgie-diocese-alsace.org/files/File/204_paque_des_peres_eglise.pdf

Psalm 116.12-13, 15+16bc, 17-18 (R. 1 Cor 10.16)

http://www.cccbpublications.ca/site/images/stories/pdf/1.HTh.pdf

Salmos - partituras (site católico, canadense, em inglês)

http://www.cccbpublications.ca/site/index.php?option=com_content&view=article&id=34&Itemid=203&lang=eng

portal da liturgia (católico/francês)

http://www.liturgiecatholique.fr/

sexta-feira, 20 de abril de 2012

Links para "recursos litúrgicos"

confissão: católica romana
idioma: francês
http://www.puiseralasource.org/index.php?page=sources2

Perícopes comentadas e informações litúrgicas

Sites católicos

idioma: francês

http://www.homelies.fr

http://preparonsdimanche.puiseralasource.org/


Perícopes diárias (site católico, idioma: francês)

http://www.aelf.org/office-messe

Templo, Santificação e Culto (1 Coríntios)




Temple, Holiness, and the Liturgy of Life in Corinthians
(Raymond Corriveau)
http://www.scotthahn.com/download/attachment/2521



"One persistent theme in the letters of St. Paul is his understanding of the Christian’s daily life in cultic or liturgical terms—as the worship of God. In this, Paul anticipates one of the chief dilemmas of faith in the modern world—the rupture between religion and life, between liturgy and the ordinary, work-a-day world, between the “spiritual life” and “life in the world.” Paul’s presentation of daily life as a spiritual sacrifice and worship of God can offer to the modern believer a global vision that enables him to overcome this division."

"In this article, I would like to take up this Pauline vision and to show how it is articulated in the Corinthian correspondence. Paul’s letters to the Corinthians represent a unique application of his belief in the Christian life as liturgy. In these letters, Paul’s understanding of the spiritualization of sacrifice, the cultic character of Christian being, and life and action as worship, are joined to a distinctive image of the Church as a new Temple and the baptized Christian as a temple of the Holy Spirit."

1 Coríntios: liturgia e ética


A Liturgical Conversion of the Imagination: Worship and Ethics in 1 Corinthians
(Rodrigo J. Morales)
http://www.scotthahn.com/download/attachment/5098

quinta-feira, 19 de abril de 2012

Liturgia (publicação católica)


"Die Messfeier – Dokumentensammlung Auswahl für die Praxis"

So bleibt die Kirche ihrer Aufgabe als Lehrerin der Wahrheit treu, sie bewahrt das „Alte“, das heißt das anvertraute Glaubensgut, und wird zugleich dem Auftrag gerecht, „Neues“ zu erwägen und klug anzuwenden  (vgl. Mt 13,52).

quarta-feira, 18 de abril de 2012

Site - Música Luterana

http://musicaluterana.blogspot.com/

IELB - Distrito RJ - Ordem de Culto Comum

http://www.igreja-cristoredentor.org.br/userfiles/artigos/1o%20Estudo_%20A%20Liturgia%20do%20Culto%20Crist%E3o%20Luterano.pdf

Estudo sobre Ordem do Culto (IECLB)

Nota: as palavras da instituição da santa ceia na ordem do culto oficial da IECLB é designada como parte da "oração eucarística" (neste ponto, a principal diferente da ordem oficial da IECLB das ordens de culto em uso anteriormente, a "prussiana" e "bávara"!).
http://www.luteranos.com.br/attachments/LUTERANOS/servicosieclb/vidacelebrativa/livrodeculto/Parte%202%20-%20Liturgia%20e%20Culto.pdf

Lutero e as ordens de culto de 1523 (latina) e 1526 (alemã)

Uma análise da reforma da ordem da missa (liturgia) feita por Lutero feita por um pastor da LCMS que defende o chamado "culto contemporâneo".  
Lutero preparou as ordens para a paróquia de Wittenberg (não Wittenburg, como o autor escreve), sem querer impor a outros lugares, mas é interessante que, depois do tumulto iconoclasta de 1522, Lutero manteve a liturgia latina até 1526 (com os "expurgos" já indicados em 1521 e colocados em prática em 1523)!  No entanto, Lutero não o fez porque fosse contra uma ordem comum, mas porque era contra a imposição de uma nova ordem do culto, como haviam feito os iconoclastas em 1522, substituindo uma tirania por outra, com ofensa às consciências e escândalo.
http://luthersliturgicalreforms.wordpress.com/

segunda-feira, 16 de abril de 2012

sábado, 14 de abril de 2012

O fundamento bíblico do culto cristão

O fundamento veterotestamentário do culto cristão

O culto do Novo Testamento está em continuidade com o culto do Antigo Testamento e, nesse sentido, Paulo fundamenta  suas orientações sobre o culto (1 Co 8.4-6, especialmente) sobre textos do AT (no caso, Deuteronômio 6.4-9).

Para o Apóstolo, só é possível confessar e adorar a Jesus como Cristo e Senhor se essa confissão e adoração for em obediência ao Shemá.  O Senhor é Deus, o Senhor é um. Um só Deus, o Pai. Um só Senhor, Jesus Cristo. Ou, na linguagem joanina: O Verbo/Unigênito do Pai estava com Deus. O Verbo/Unigênito do Pai era Deus.

Esse é o grande tema da liturgia ou do ofício cristão: "só tu és o Santo, só tu és o Senhor, só tu és o Altíssimo, Jesus Cristo, com o Espírito Santo, na glória de Deus Pai."

Essa é a pedra sobre a qual está edificada a igreja: "Tu és o Cristo, o Filho do Deus vivo" (Mt 16.16), "Senhor, para quem iremos? Tu tens as palavras da vida eterna; e nós temos crido e conhecido que tu és o Santo de Deus" (Jo 6.68,69).

O culto cristão tem fundamento no culto do Antigo Testamento:


Aleluia! Louvai o nome do SENHOR!
...
Louvai ao SENHOR, porque o SENHOR é bom; 
cantai louvores ao seu nome, porque é agradável.
...
O teu nome nome, SENHOR, subsiste para sempre; 
a tua memória, SENHOR, passará de geração em geração.
(Sl 135)

O culto do Antigo Testamento continua ali onde dois ou três se reúnem em nome de Jesus Cristo, para memória de seu Nome, o único no qual há salvação e o que foi exaltado acima de todo nome, no céu, na terra e debaixo da terra:

Habite, ricamente, em vós a palavra de Cristo; 
instruí-vos e aconselhai-vos mutuamente em toda a sabedoria, 
louvando a Deus, com salmos, e hinos, e cânticos espirituais, 
com gratidão, em vosso coração. 
E tudo o que fizerdes, seja em palavra, seja em ação, 
fazei-o em nome do Senhor Jesus, 
dando por ele graças a Deus Pai.
(Cl 3.16,17)

Àquele que está sentado no trono 
e ao Cordeiro, 
seja o louvor, 
e a honra, 
e a glória, 
e o domínio, 
pelos séculos dos séculos.


Ao nosso Deus, que se assenta no trono, 
e ao Cordeiro, pertence a salvação.

(Ap  5.13; 7.10)

culto luterano (site em inglês)

culto luterano (site em inglês)

Culto - Revista Vox


Dois estudos sobre o culto
http://www.seminarioconcordia.com.br/seminario/documentos/vox/VC012.pdf .

Gloria in Excelsis


Gloria in Excelsis
No Gloria, unimos nossas vozes à dos anjos no hino de louvor a Deus pelo nascimento do Salvador (Lc 2.14).
Confessamos que o menino nascido em Belém é a resposta de Deus ao nosso clamor.
Em Cristo, não encontramos apenas o perdão dos pecados, mas a plenitude de vida.
Ainda que o mundo inteiro viesse em nosso socorro nas aflições, sem o Salvador Jesus, nenhum socorro nos resgataria de nossa miséria e perdição.
Por outro lado, ainda que o mundo inteiro se voltasse contra nós, ou que nossa vida esteja envolta em miséria e tristeza, nada disso pode nos separar do amor de Deus em Cristo (Rm 8.38,39).
Traduzido/adaptada de: http://steadfastlutherans.org/?p=1206

Kyrie eleison


Kyrie
O Kyrie é um chamado: “ó, Senhor”. 
No Kyrie, suplicamos  “Senhor, tem misericórdia de nós” (Kyrie eleison) 
Não é propriamente uma súplica de perdão.
Já pedimos perdão no início do culto, na Confissão de Pecados.
O Kyrie é um clamor  por socorro, como encontramos, também, em passagens bíblicas como o Sl 41.4 e 123.3; ou Mt 15.22 e 17.15.
O Kyrie deve ser cantado com fé, na confiança de que temos um Deus amoroso e todo-poderoso, que socorre o seu povo.
Essa confiança e súplica agradam a Deus, que nos ordena que o busquemos e invoquemos em todas as nossas necessidades (Sl 50.15).
O Kyrie é uma oração pela misericórdia de Deus.

Traduzido/adaptado de:  http://steadfastlutherans.org/?p=1206

Notes on the Liturgy

http://steadfastlutherans.org/?page_id=6043

why the historic liturgy?

http://www.scholia.net/files/inserts/01%20Liturgy%20as%20Pastoral%20Care%20(Beautiful%20Examples).PDF